xavier pouriaXavier Pouria est consultant en développement durable, spécialisé dans l’accompagnement des entreprises qui souhaitent réduire leur impact carbone et adapter leur organisation au changement climatique. Il a fondé Pauci Impacts Conseil en 2022 et nous l’avons rencontré grâce à notre partenaire Irocko Consulting lors d’une consultation pour un Bilan Carbone®. Il a accepté de répondre à nos questions concernant la réduction de l’impact carbone d’une entreprise et son intégration dans la démarche RSE. 

 

Izypeo. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Xavier Pouria. J’ai une formation d’ingénieur avec une spécialisation en énergétique et environnement. J’ai débuté ma carrière dans l’éco-construction en développant des référentiels de certification (Habitat & Environnement et NF Logement démarche HQE). J’ai toujours mené des missions qui visaient à réduire l’impact environnemental des organisations. En 2008, je suis devenu consultant au sein d’un bureau d’accompagnement et de conseil pour les entreprises, les organisations publiques et les territoires. Début 2022, j’ai créé Pauci Impacts Conseil qui me permet de développer un accompagnement plus orienté sur les entreprises et plus opérationnel.

réduction de l’impact carbone

Ainsi, depuis environ 15 ans, je travaille quasi exclusivement sur le sujet du changement climatique sur ses deux volets complémentaires : l’atténuation au travers d’initiatives comme le Bilan Carbone® et l’adaptation des organisations territoriales et des entreprises.

 

Izypeo. Pouvez-vous nous présenter rapidement les typologies de projets sur lesquels vous travaillez régulièrement ?

Xavier Pouria. Je mène des missions de conseil auprès des organisations privées et publiques en qualité de consultant. Un consultant est une personne capable d’intervenir sur tous les sujets du développement durable et de comprendre rapidement les enjeux de l’organisation où il intervient. C’est pourquoi je me définis comme un consultant et non comme un expert.

J’interviens avec pour objectif principal de fournir aux entreprises des pistes concrètes pour atténuer les effets du changement climatique, des pistes qui seront ensuite approfondies avec des experts.

Je commence toujours par réaliser un Bilan GES. Cela reste la base, mais au-delà des indicateurs, la réussite d’une mission est la mise en récit, l’explication des chiffres pour les rendre intelligibles pour les personnes de l’entreprise.

Un listing d’émissions de CO2 ne permet pas de comprendre le résultat. Ce qui est vraiment utile pour l’entreprise c’est de connaître ses différents postes d’émission de la façon la plus fine possible tout en restant accessible. Mon rôle n’est pas de dire ce qu’il faut faire mais d’ouvrir des portes, de donner des directions et d’emmener les entreprises dans la bonne direction en allumant des mèches !

 

Izypeo.  Comment vous y prenez-vous ?

Xavier Pouria. Je m’adapte à la maturité de chaque organisation. Toutes ne peuvent pas être ambitieuses d’un jour à l’autre mais toutes peuvent mettre en place une dynamique.

Tout le monde ne peut pas être Patagonia mais tout le monde peut déjà se mettre en marche et avancer à son rythme en s’engageant dans une voie qui lui correspond et en regardant l’ensemble de la chaîne de valeur.

L’idée est de faire entrer mes clients dans cette dynamique en leur laissant le temps de s’approprier le sujet pour avancer sur des sujets clés pour l’entreprise. Pour cela, il faut étudier toute la chaîne de valeur et activer les différents leviers disponibles : approvisionnement, production, distribution, etc.

 

Izypeo. Quels sont les principaux leviers d’actions dont disposent les entreprises pour la réduction de l’impact carbone ? 

Xavier Pouria. Il y a globalement 4 niveaux qui permettent de participer, à terme, à une économie dite régénérative.

Première étape, mettre en place des actions sur les émissions rationnelles de CO2 qui se traitent dans une logique d’amélioration continue. Elles ont pour principal avantage d’être accessibles et de permettre de chercher (et trouver) rapidement des actions et des résultats. Il va s’agir par exemple de baisser les thermostats, d’identifier et réduire les fuites etc.

La seconde étape est de tendre vers l’économie circulaire, en utilisant par exemple des matériaux issus du recyclage tout en s’assurant de conserver la même qualité, la même technique et la même esthétique. Ces actions sont plus stratégiques et à plus fort impact.

Troisième axe intéressant, l’économie de la fonctionnalité qui n’est, certes, pas toujours applicable. Cela consiste à valoriser le savoir-faire des collaborateurs, par exemple en s’appuyant sur la qualité initiale des produits vendues pour les remettre à niveau en seconde vie.

Le dernier étage de la fusée est l’économie régénérative.

L’économie régénérative, ultime étape, est un modèle où on remplace la compensation carbone par des actions visant à avoir un impact positif sur l’environnement.

Il s’agit d’avoir un impact positif sur l’environnement au-delà de l’entreprise. Dans tous les cas cela pose la question suivante : « quelle est la contribution de mon entreprise sur son environnement ? ».

Enfin, mon objectif est également d’emmener mes clients vers la balance carbone (on commence à appeler cela le scope 4) qui permettra de baisser les émissions de GES sur un périmètre qui sort de l’entreprise.

 

Izypeo. Quels sont les principaux enjeux des entreprises autour de la réduction de l’impact carbone et de la RSE ? 

Xavier Pouria.  Le principal enjeu pour les entreprises est avant tout de mobiliser les équipes en développant une prise de conscience au-delà même des problématiques de résistance au changement.

L’enjeu réglementaire ne se pose pas forcément pour les PME en revanche, elles sont amenées à travailler avec des entreprises plus importantes qui ont, elles, des contraintes réglementaires fortes. La question qui se pose est de définir les règles du jeu, de connaître la chaîne de valeur de l’entreprise et d’y intégrer ces exigences.

La donnée reste un enjeu clé surtout pour les entreprises du secteur tertiaire qui ont plus de mal à collecter de la donnée. Elles ne collectent pas de données sur leurs déplacements ou leurs dépenses énergétiques et ont plus de mal à appréhender les enjeux Carbone liés à la mobilité, au télétravail, à la digitalisation.

Il faut envisager des périmètres élargis pour les entreprises du tertiaire en fonction de leur maturité.

Et bien sûr, il y a aussi un enjeu à ne pas négliger, celui qui est lié au marché. Les clients sont en quête d’entreprises et de produits qui s’inscrivent dans une vraie démarche de réduction de l’impact carbone verte et non d’un simple greenwashing.

 

Izypeo. Quels sont les bénéfices que peuvent trouver les entreprises dans la digitalisation de leur démarche Carbone et l’accompagnement par un consultant Carbone ?

Xavier Pouria.  Les solutions comme Izypeo permettent d’aller plus loin qu’un simple calcul car elles offrent la possibilité de suivre les actions.

L’intérêt d’Izypeo n’est pas seulement de collecter des données pour réaliser un Bilan GES mais surtout de faire vivre un plan d’actions, multisite, multinational et partagé. Cela permet d’avoir un outil abouti, adapté au contexte de chaque entreprise.

L’utilisation d’une solution digitale comme Izypeo est particulièrement adaptée pour les entreprises qui ont des obligations réglementaires ou qui veulent travailler sur leur chaîne de valeur. Elle permet de simplifier la collecte des données afin de réaliser un Bilan GES conforme à la méthodologie de l’ADEME.

Elle répond aux enjeux de reporting et de transparence afin de partager et contrôler la donnée, de communiquer sur le sujet et de répondre aux exigences des secteurs réglementés.

La solution permet de collaborer, de partager des informations et de la data, quelle que soit la taille de l’entreprise. Le point fort est également d’avoir l’autonomie de réaliser les mesures à son rythme, selon ses besoins. Il n’est pas nécessaire de faire un Bilan GES tous les ans mais plutôt de réfléchir à analyser la variabilité sur le long terme en travaillant sur le suivi des indicateurs d’activité, la mise en place de seuils, etc.

En résumé, il faut penser la réduction de son impact carbone sur le long terme pour envisager l’évolution vers une économie régénérative.

 

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