Le processus d’industrialisation s’est majoritairement appuyé, aux XIX et XX ème siècles, sur l’exploitation du pétrole et du charbon. Aujourd’hui, il rencontre de nombreuses limites. D’une part, les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) sont à la fois épuisables et inégalement réparties. En effet, 20 % de la population mondiale consomme plus de 50 % des ressources énergétiques. D’ autre part, les énergies fossiles sont de plus en plus chères et elles sont la première cause du réchauffement climatique.

Dès lors, la transition énergétique apparaît, en 2012, lors d’un débat lancé par le gouvernement. Ce concept implique le passage d’une société fondée sur la production et la consommation de ressources énergétiques non renouvelables (énergies fossiles – nucléaire), à une société de production et de consommation de ressources énergétiques renouvelables (énergie éolienne, solaire, hydraulique, géothermique et biomasse). La finalité est donc de trouver diverses solutions face au changement climatique, à la précarité énergétique et aux dépenses massives.

Le 8 juillet 2013, une synthèse des débats territoriaux a été publiée. Elle revient sur l’importance du secteur BTP dans la réussite de la transition énergétique, mais également sur les possibles freins rencontrés. Le secteur du BTP sera l’un des enjeux importants de ce débat car il émet 1/4 de GES et il est à l’origine de la moitié de la consommation d’énergie et de plus de 15 milliards d’euros d’importations annuelles de pétrole et de gaz. De ce fait, la transition énergétique est-elle un atout majeur pour le secteur du BTP ?

La transition énergétique : source de création d’emplois

Tout d’abord, un collectif d’ONG et des représentants nationaux ont démontré que la transition énergétique pourrait créer entre 600 000 et 800 000 emplois d’ici à 2030 ans. En effet, la transition énergétique serait l’occasion pour le secteur du BTP, actuellement en crise, de voir s’ajouter 473 000 emplois dans la rénovation des bâtiments et 140 000 emplois dans les énergies renouvelables.

Bien que les années 2013-2014 aient été moroses pour le BTP notamment pour les domaines du solaire et de l’éolien, le secteur des énergies renouvelables devrait connaître un renouveau. Selon le député Denis Baupin, « nous avons tous intérêt à miser sur un mix énergétique intensif en emplois ». L’énergie est donc un secteur innovant et, de ce fait, il est primordial de remettre en place une formation BTP / Energie afin de former les personnes de ce secteur-là à ces changements.

Ensuite, la CAPEB, une organisation patronale, désire à la fois affirmer une maîtrise énergétique et relancer l’activité. De nouvelles opportunités d’emplois dans la transition énergétique découleraient de la loi Grenelle 2. En effet, celle-ci a introduit l’obligation de réaliser des travaux afin de réduire la consommation des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici 2020. Pour les bâtiments neufs, les objectifs de la réglementation thermique 2020 sont l’essor des bâtiments basse consommation (BBC) et des bâtiments à énergie positive (BEPOS).

Enfin, le Plan Bâtiment, mis en place par les pouvoirs publics, prévoit 400 000 rénovations lourdes par an de bâtiments résidentiels. Ces rénovations permettraient à la fois de créer des milliers d’emplois et de réduire le déficit de la balance commerciale par la diminution des importations d’énergies fossiles.

Au travers du développement de l’écoconstruction, le secteur du BTP peut également s’orienter vers des matériaux d’isolation plus performants et plus respectueux de l’environnement notamment dans l’industrie chanvrière et linière.

Ambivalence de l’Etat et incertitude du marché

Cependant, la Présidente du Gesec reste sceptique : « Le marché de la transition énergétique n’existe pas, les clients sont très dubitatifs ». Selon Pauline Mispoulet, l’Etat a un positionnement ambigu concernant la transition énergétique. D’une part, il a tendance à préserver les sociétés productrices d’énergie au détriment des PME. D’autre part, les dispositifs mis en place par l’Etat ne durent qu’un an.  Le 26 juin 2013, une coalition pour l’efficacité énergétique a rassemblé diverses ONG, des associations de consommateurs et des industriels dans le but de protéger la rénovation énergétique.

Mise en place de plusieurs procédés

De ce fait, l’organisation professionnelle désire que l’Etat mette en place différentes mesures afin d’aider les entreprises dans leurs projets de management énergétique. En effet, les divers dispositifs prévus sont les suivants :

– l’essor des certificats d’économie d’énergie
– le développement de la norme ISO 50001
– la continuité du cumul de l’éco-prêt sur cinq ans et du crédit d’impôt développement durable (CIDD).
– la création d’un label « entreprise à énergie positive »
– la transformation du « prêt livret de développement durable » en un « plan épargne énergie »

Outre cela, un outil de pilotage est à votre disposition pour maîtriser vos consommations d’énergie dans le cadre d’une politique globale, contrôler les coûts des énergies et déterminer votre impact sur l’empreinte environnementale. Cet outil permet notamment de définir les points de comptage, récupérer des données provenant de différentes sources, obtenir une analyse financière pointue, évaluer des plans d’action, etc.

Dans le journal « Les Echos », Martin Bouygues demande au gouvernement d’accélérer la simplification des normes juridiques « qui se superposent ». En effet, l’harmonisation des normes est nécessaire et urgente comme le montre le cas de la réglementation thermique. Les méthodes de calcul énergétiques qui coexistent dans le secteur du bâtiment divergent.
Dès lors, la transition énergétique sera source d’activité et de croissance sous l’unique condition que l’Etat  apporte une visibilité nécessaire au secteur en adoptant une politique stable et concrète.

Sources : Le Moniteur, GDF Suez et Source Pays de la Loire.